Le dialogue social : une approche participative pour concrétiser les objectifs du développement durable

SOLiD, un projet de l’UE et de la CSI, favorise le dialogue social et le développement durable en Méditerranée. La première phase a connu un succès en Tunisie, au Maroc et en Jordanie, aboutissant à une charte. La deuxième phase s’est étendue à l’Algérie, au Liban et à la Palestine, visant à influencer les politiques nationales par le dialogue et le développement.

Par Khaled Ghris, Coordinateur droits humains et syndicaux, Confédération syndicale arabe

Les changements politiques majeurs survenus en 2011, qui ont eu un impact principalement sur le sud-méditerranéen, ont montré les limites des politiques économiques et sociales suivies et ont rendu plus évidente la nécessité urgente de réformes institutionnelles. C’est dans ce cadre qu’a été lancé le projet pilote SOLiD « promotion du dialogue social dans le voisinage sud de la Méditerranée » dans 3 pays (Maroc, Tunisie et Jordanie).

SOLiD-Dialogue social sud-méditerranéen est un programme par l’UE et la CSI. Il est coordonné par un consortium composé de 9 membres : ATUC (Confédération arabe des syndicats), BusinessMed (Union de la Confédération méditerranéenne des entreprises), ANND (Réseau des ONG arabes pour le développement), ISCOS (Institut de l’Union italienne pour la coopération et le développement), Progetto SUD, AIP (Association des Industries du Portugal), SOLIDAR, CNT Belgique (Conseil National du Travail) et CES Maroc (Conseil Economique et Social.

Le terme SOLID renvoie aujourd’hui à une véritable histoire de succès, il a réussi à créer une vision partagée entre les partenaires sociaux et la société civile dans la région sud méditerranéenne, centrée sur le dialogue social et sur 12 objectifs du développement durable).

Ce programme a été mené sur deux étapes. La première a conduit à l’élaboration d’une charte pour le dialogue social et le développement durable entre les partenaires sociaux en Tunisie, au Maroc et en Jordanie. La seconde phase a été initiée en 2021, élargissant la portée géographique du programme pour englober l’Algérie, le Liban et la Palestine.

SOLiD I : les objectifs de développement durable au cœur du dialogue social

Au cours de la première phase du programme, plus de 30 activités et 18 études ont été menées au bénéfice des partenaires sociaux et de la société civile au Maroc, en Tunisie et en Jordanie. Ces initiatives ont été enrichies par des visites d’échange d’expériences en Allemagne et en Belgique, culminant avec La signature de la Charte visant à promouvoir le dialogue social et le développement durable dans la région méditerranéenne.

Noureddine Tabboubi (UGTT Tunisie) : « Dans le contexte des transformations économiques et sociales en cours dans la région méditerranéenne, les expériences de ce genre sont extrêmement importantes et nous devons en tirer profit. Le dialogue social est désormais la seule option viable pour aborder les questions de développement durable. Nous sommes particulièrement enthousiastes que notre participation au programme SOLiD concorde avec la création du Conseil national du dialogue social en Tunisie. Une institution qui aspire à devenir un outil de travail indispensable pour relever les défis dans notre pays ».

Patrick Itschert (Confédération Européenne des Syndicats) : « La CES a contribué à ce projet ambitieux et courageux à travers le transfert d’expertise, le dialogue social ne sert pas seulement pour instaurer la paix sociale, mais aussi c’est un facteur de stabilité économique et sociale, il permet également aux partenaires sociaux de se substituer au législateur. De nombreux accords ont été transformés en lois en Europe. Nous soutiendrons la Charte SOLiD afin que nos partenaires du sud de la Méditerranée puissent mettre en œuvre ses résultats ».

Shaher Saad (PGFTU Palestine) : « SOLiD s’inscrit dans un contexte propice pour susciter une réponse collective des partenaires sociaux et de la société civile en ce qui concerne le dialogue social et le développement durable. Je fais référence ici à la nécessité de répondre aux revendications populaires soulevées lors des manifestations de 2011. SOLiD représente un espace approprié pour élaborer des visions consensuelles collectives sur l’avenir du développement dans la région méditerranéenne ».

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SOLiD II : expansion géographique et sectorielle

Bien qu’elle ait été retardée en raison de la pandémie de Covid-19, la seconde étape de SOLiD II a connu une expansion géographique, intégrant les partenaires sociaux en Algérie, au Liban et en Palestine, ainsi que les associations professionnelles et les autorités locales élues. La crise sanitaire a incité à une révision de la première version de la Charte SOLiD en raison des impacts économiques et sociaux qu’elle a entraînés.

Avec un consortium composé par la CSI, ATUC, Businessmed et l’ANND, la deuxième phase de Solid connaît ses dernières étapes avant le lancement de la Charte SOLiD II pour le dialogue social et le développement durable avec un objectif centrale : Adopter cette charte comme outil de travail permettant aux partenaires sociaux au Sud de la Méditerranée d’influencer les politiques nationales dans le domaine du développement économique, social et environnemental
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